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Grégory Sallet mêle le jazz traditionnel à l’innovation moderne, créant des performances chargées d’émotion qui inspirent les publics du monde entier.

NOUVEL ALBUM

7 NOVEMBRE, 2025

En japonais, Otsukaresama est un mot qui exprime la gratitude pour les efforts partagés, une reconnaissance offerte à la fin d’une longue journée de travail. C’est aussi le titre du nouvel album du saxophoniste Grégory Sallet et de son Sur Écoute Quartet, fruit de vingt ans d’amitié et de complicité musicale. À travers ces compositions, le quartet transforme l’effort en couleur, la persévérance en poésie et l’amitié en art.

Après un premier disque remarqué en 2019 (Muss es sein ? Es muss sein !), Grégory Sallet retrouve Matthieu Roffé (piano), Kevin Lucchetti (batterie) et Michel Molines (contrebasse). Ce deuxième opus affirme l’identité du quartet tout en élargissant ses horizons. Otsukaresama tisse des liens entre le jazz contemporain, l’impressionnisme français (Ravel, Debussy, Messiaen) et les traditions indiennes et japonaises. Deux invités prestigieux viennent enrichir cet univers sonore : la flûtiste japonaise Yuriko Kimura et le maître indien des tablas Prabhu Edouard.

Le Sur Écoute Quartet s’est formé autour d’une amitié et d’une confiance forgées depuis vingt ans. Dans un paysage jazz où les projets se font et se défont rapidement, cette fidélité est rare. Leur premier album en 2019 posait les bases d’un langage commun ; Otsukaresama en représente la maturité. Là où le premier disque explorait des structures plus narratives, le nouvel opus privilégie la fluidité, l’expressivité et l’ouverture vers d’autres cultures musicales. Pour Sallet, ce projet marque une étape importante, où la complicité humaine devient une force musicale évidente.

L’album a été enregistré en mai 2025 au Crescent (Mâcon), lieu emblématique pour le quartet et véritable écrin pour ce projet. Les sessions, menées avec l’ingénieur du son Fréderic Lezard, ont permis de capturer la spontanéité et l’énergie du groupe. Le choix de cet endroit n’est pas anodin : c’est à la fois un lieu de vie artistique et un repère personnel pour Sallet et ses musiciens, où la dimension collective prend tout son sens. Le travail de mixage et de mastering de Steven Criado a ensuite mis en lumière la richesse des textures et des dynamiques.

L’album se déploie comme une suite de moments contrastés. Le titre éponyme, Otsukaresama, incarne l’esprit de gratitude avec un ostinato de piano et une douce nostalgie portée par la mélodie du saxophone et les harmonies contemporaines. Instinct 4 explose d’énergie brute, porté par l’interaction spontanée du duo improvisé de percussions entre Kevin Lucchetti (batterie) et Prabhu Edouard (tablas), avant de revenir à la respiration lumineuse du début. 

Le sabre est mon refuge (coda) débute dans l’introspection et surprend par une montée émotionnelle d’une grande intensité. Inspirée par le samouraï Musashi, cette pièce conjugue cultures japonaises et européennes, et révèle une dimension personnelle et dramatique où la présence de la flûtiste Yuriko Kimura ajoute une couleur unique. Dans Jugalbandi, l’interplay entre les tablas de Prabhu Edouard et le saxophone soprano crée un dialogue aussi inattendu que lumineux. Chaque pièce dévoile un univers singulier, tout en composant une fresque cohérente, où instinct et réflexion, ombre et lumière coexistent.

« Ce disque sera à l’image de ce que je chéris dans la musique : des couleurs, du rythme, de l’écoute, de l’interplay, l’empathie et des surprises. » – Grégory Sallet